Dans l'enfer des foyers.

Auteur :

Lyes L.

Résumé :

« On ne sait pas quoi faire de nous. Alors on nous déplace sans cesse. Nous sommes des enfants de l'Aide sociale à l'enfance. Des parents, nous n'en avons pas. Ou cassés, hors-service parental. Normalement, l'État est cet ami qui nous veut du bien, nous donne des parents d'appoint pour remplacer les nôtres. Normalement, l'enjeu, c'est notre bonheur. Mais nous sommes des cas sociaux : dans notre monde, "normalement" n'existe pas. Nous ne sommes que des dossiers plus ou moins épais, du papier corrompu à chiffonner et à jeter. À force, nous devenons des bêtes sauvages. Moi, j'ai décidé de me battre, de faire mentir les statistiques, de m'en sortir. C'est cet itinéraire à travers la violence que j'ai voulu raconter, pour en montrer les issues de secours. »

De quelle façon je me le suis procuré :

Emprunt bibliothèque municipale.

Mon avis après la lecture :

Cette chronique sera particulière car il est toujours difficile de juger l’inacceptable… Et pourtant, dès que j’ai entendu ce témoignage de vive voix, à travers une émission de télévision, je voulais en savoir un peu plus. Tout d’abord, connaître un peu mieux le passé de Lyes et constater, une nouvelle fois, les nombreux dysfonctionnements de l’aide sociale réservée aux enfants. Bien sûr, j’ai pris connaissance du contenu des pages sans être étonné des atrocités que j’ai pu y lire. Après tout, je relève aussi de cette fameuse protection de l’enfance puisque je suis passé à travers ses mailles et qu’à l’heure d’aujourd’hui, je suis toujours en reconstruction. Avant d’attaquer ma fameuse série de points positifs et négatifs, sachez que ce roman ne sera pas un coup de cœur pour cette année 2022 qui se termine tout doucement. Le sujet abordé dans ce livre n’y est pour rien, fort heureusement et si je me suis montré aussi généreux avec ma note, c’est pour remercier l’auteur de ce témoignage.

Points négatifs :

• Quelques répétitions.

• Je n’ai pas aimé lire une certaine phrase pour diverses raisons personnelles. Ces quelques mots sont les suivants : « J’entends souvent les autres, ceux qui ont eu des parents, se plaindre de leur famille,[…] : Tu ne sais pas la chance que tu as ! » Il est vrai que de vivre sous le toit de parents maltraitants et se livrant à d’autres monstruosités est une chance…

Points positifs :

• La taille aléatoire des chapitres.

• Merci d’avoir laissé quelques traces de la plume de Lyes. Lorsque son histoire sortait avec ses mots à lui, le texte se faisant plus violent, vivant, atroce… Lorsque c’est Sophie Blandinières qui passe à la rédaction, le récit se fait plus doux, comme pour nous préserver ou mieux, pour nous permettre de respirer entre deux témoignages.

• J’ai aimé trouver certaines annexes à la fin du livre ainsi que l’épilogue. Après la fameux reportage, je me suis permis de suivre Lyes à travers les réseaux sociaux, afin d’être sûr que tout va mieux pour lui. Son histoire, il en a fait son combat et j’espère que les services sociaux se sont améliorés depuis ce témoignage, même si je nourris certains doutes…

• Merci à toutes ces personnes d’avoir sauvé Lyes.

En conclusion… Est-ce un roman que je pourrais conseiller ? La réponse est oui. Déjà, de par son utilité puisqu’il met en lumière les nombreux dysfonctionnements de certains services de protection de notre pays. Si je dois me baser à ce qui se passent dans ce domaine, dans mon département de résidence mais surtout, ma ville… je n’ai pas l’impression que les choses aient bougés. C’est toujours l’omerta…

En tout cas, je tiens vraiment à remercier Lyes de nous avoir partagé son histoire et j’espère que tout se passe bien pour lui.

Enfin, pour ceux et celles qui veuillent en savoir plus sur les droits de l’enfant adopté, ce livre se termine par sa Convention relative. Cela permet de compléter cette lecture de manière instructive.

Note attribuée :

16 / 20.